Impossible de m’endormir hier soir. Et des phrases qui m’assaillent encore et encore. Et qui s’enchaînent . Et qui s’adressent aux êtres humains dans les bureaux de l’administration. Je suis seule dans mon lit. Je me tourne, me retourne. Dommage que je n’aie pas un papier et un stylo! La flemme de me lever! Enfin, je réalise que mon ordi est à portée de pied. Je m’assieds d’un bon, installe mes coussins, et c’est parti!
Je vous le livre, brut de nuit et de délire:
Ceci est un appel. C’est un cri, un cri jeté dans la marre, la marre administrative de notre état français. C’est un appel pour l’avenir, pour la Vie. Au nom des enfants, des ados, des adultes, des parents, des grands-parents, qui aspirent à faire vivre ce projet, si simple en soi, et si compliqué, en fait ! Ce que nous demandons, c’est juste un coin de nature où nous pourrions poser notre projet pour un groupe de jeunes d’âge scolaire. On pourrait appeler ça une école, bien que rien n’y ressemblerait. Et comme, à Marseille, (et ailleurs), les terrains sont très convoités, ce coin de nature ne serait pas constructible. Il nous serait confié avec quelques libertés qui permettraient d’ouvrir une fenêtre sur des « possibles ». Qu’on nous laisse y bâtir des cabanes sans fondations mais solides, comme on sait faire maintenant, des cabanes de récupération mais belles et chaleureuses, comme on sait faire aussi, et qui ne laisseraient aucune trace en cas de démolition (mais quel dommage de les démolir!) Qu’on nous laisse purifier nos eaux grises de lavage ! Qu’on nous laisse gérer et recycler nos pipi-caca, pour qu’ils n’impactent pas ce lieu ni notre mer ! Qu’on nous laisse nous débrouiller sans eau ni électricité s’il le faut, car nous saurons faire, là aussi. Une fois le lieu confié, prêté à moyenne ou longue échéance garantie (nous aspirons à la gratuité), la notion de temps n’a plus d’importance car il s’agit d’ une École de la Vie, où tout est matière à apprentissage pour ceux qui le souhaitent.
Impossible ? Bien sûr c’est impossible, s’il n’y a pas une seule personne qui ait envie de faire bouger la machine administrative, les règlements, les lois, les normes qui nous musellent ! Va bien falloir pourtant qu’on avance, qu’on change de cap, et qu’on laisse certaines initiatives s’accomplir pour montrer qu’une autre façon de grandir et de se former est possible, que c’est une vrai modernité, que c’est ça : « vivre avec son temps ». Car il est grand temps de libérer nos enfants de nos habitudes scolaires limitantes et la plupart du temps douloureuses. L’école envisagée n’a ni cours, ni programme, ni professeur, ni salle de classe. On appelle ça une école démocratique parce que, en plus, tous les jeunes de 3 à 19 ans, ont chacun le même pouvoir que les adultes pour l’organisation de ce lieu. Ce concept n’est pas nouveau puisqu’il a un siècle. Il a débarqué en France, à Dijon, il y a 5 ans. De nombreux projets ont vu le jour depuis, ou sont en gestation comme le notre. Notre école pourrait avoir cette spécificité d’être en symbiose avec la nature. Son autre particularité pourrait être sa gratuité, à condition que chacun y mette du sien.
Ça vous parle ? Ça résonne en vous ? Alors vous allez trouver comment nous soutenir, chercher le passage, la ou les bonnes personnes, une idée de lieu…
Cette proposition est une option. Il y en a d’autres, moins rustiques. Tout est possible. Même un château, à la rigueur ! Pourvu qu’il soit dans la nature.
« Soyons réalistes, demandons l’impossible »
Citation lue et ajoutée ce matin, qui conclue le merveilleux livre des créateurs de la Ferme du Bec Helloin:
Guérir la terre, nourrir les hommes
Perrine et Charles Hervé-Gruyer